Guide Plouf - Comment trouver son associé
Trouver la bonne personne pour entreprendre à deux (ou plus), c’est souvent le défi numéro 1 des entrepreneurs à impact.
Un·e associé ou une associée, ce n’est pas juste un profil complémentaire : c’est un partenaire de route, quelqu’un avec qui traverser les hauts et les bas, partager les galères comme les réussites.
Chez Plouf, nous échangeons chaque semaine avec des dizaines d’entrepreneur·es.
Certain·es nous ont raconté leur coup de foudre entrepreneurial, d’autres leurs erreurs, leurs séparations douloureuses, ou encore leurs doutes au moment de se lancer seul·e.
Ces histoires nous ont inspiré·es pour construire ce guide : un condensé de ce qui marche, ce qui coince, et surtout les étapes clés pour avancer sans (trop) se tromper.
Bonne nouvelle : ça s’apprend.
On vous a préparé un parcours en 6 étapes, qui mixe réflexion personnelle, rencontres, tests et validations.
🔑 Les 6 étapes
Chapitre 1 – Se connaître
Avant de chercher quelqu’un, commencez par vous regarder en face. Comprendre vos valeurs, vos envies, vos limites, c’est poser les fondations solides d’une future association. Cette réflexion personnelle devient votre boussole pour la suite.
👉 Travail sur vos valeurs, vos forces, vos limites.
🎯 Objectif : poser votre boussole personnelle.
Chapitre 2 – Être ouvert.e
Avoir des critères clairs est essentiel, mais il faut aussi savoir s’en détacher. Une rencontre ne se résume pas à un tableau Excel : l’intuition, les signaux faibles, la sérendipité jouent un rôle décisif.
👉 S’ouvrir à l’imprévu et aux rencontres inattendues.
🎯 Objectif : rester lucide et curieux·se.
Chapitre 3 – Où chercher SON ASSOCIé ?
L’associé·e idéal·e ne tombe pas du ciel. Il faut activer vos cercles proches, explorer des communautés, participer à des événements. La clé, ce sont les conversations qui créent des ricochets.
👉 Explorer son entourage et les communautés (dont Plouf).
🎯 Objectif : activer l’effet boule de neige des mises en relation.
Chapitre 4 – Se testeR AVANT DE S’ASSOCIEr
Un café sympa ne suffit pas : il faut passer à l’action. Se donner un cadre, se poser les bonnes questions, réaliser de vraies tâches ensemble… c’est le seul moyen de vérifier la compatibilité dans le concret.
👉 Poser un cadre clair et travailler ensemble.
🎯 Objectif : tester l’alchimie en conditions réelles.
Chapitre 5 – Communiquer AVEC SON FONDATEUR
Une association tient moins à l’absence de problèmes qu’à la capacité d’en parler. Le feedback, positif et négatif, doit devenir un réflexe. Et parfois, sortir du cadre permet de mieux se comprendre.
👉 Prendre des temps de feedback et d’échanges informels.
🎯 Objectif : apprendre à parler des tensions comme des réussites.
Chapitre 6 – Valider (ou pas) SON ASSOCIATION
À la fin du test, il faut décider. Si ça marche, on pose les bases juridiques et financières : parts, vesting, rôles, rémunération. Si ça ne marche pas, on accepte d’arrêter - c’est aussi une victoire.
Lire des témoignages d’entrepreneurs qui ont trouvé leur associé sur Plouf.
👉 Traiter les sujets d’équité, de rôles et d’argent en transparence.
🎯 Objectif : poser les bases d’une association pérenne.
🌊Le mot de Plouf
Chez Plouf, on croit qu’on ne se lance pas seul·e.
Trouver son associé·e, c’est un chemin parfois long, parfois plein de surprises, mais toujours riche d’apprentissages.
Ce guide est là pour vous donner des repères. Mais la vraie magie se joue dans les rencontres.
Et pour ça, la communauté Plouf est là.
Chapitre 1 – pour trouver son associé.e : Se connaître
Avant de chercher quelqu’un, de comprendre ce dont vous avez besoin, il est important de faire un pas en arrière et de vous questionner vous-même.
1. Travailler sur soi
Commencez par comprendre ce que vous aimez, ce que vous n’aimez pas, ce qui vous tient réellement à cœur.
Cela vous permettra de savoir sur quoi vous êtes prêt·e à faire des “concessions” et, au contraire, les points sur lesquels vous devez être intransigeant·e.
Quelques questions pour nourrir ces réflexions :
Quelles sont les valeurs de vie qui sont importantes pour vous ?
Quels sont les mots qui vous décrivent le mieux / le moins bien ?
Pourquoi cherchez-vous un ou une associé ?
Y a-t-il des secteurs qui vous fascinent et qui vous intéressent plus que d'autres ?
Quel est votre talent ?
Quelles sont vos peurs et vos limites ?
Quelles ont été vos expériences de vie marquantes ?
Voulez-vous travailler en télétravail ou pas ? Voulez-vous être avec votre associé·e au quotidien ? Quel type de relation recherchez-vous : fusionnelle ou plutôt “chacun sa vie” ?
Qu’aimez-vous faire quand vous travaillez ? Qu’est-ce que vous n’aimez pas faire ?
Qu’êtes-vous prêt·e à faire pendant une certaine période, mais que vous souhaitez ensuite transmettre à quelqu'un d'autre ?
Où voulez-vous allez prochainement ?
Vos réponses n’ont pas besoin d’être parfaites ni définitives. L’important est de les poser noir sur blanc pour commencer à y voir plus clair.
Soyez lucide, repenchez vous sur vos expériences ET relations passées : qu’est ce qui a bien fonctionné, qu’est ce qui a été source de tensions ?
2. Mettre de l’ordre dans vos critères
Une fois cette première réflexion menée, prenez le temps d’organiser vos conclusions de façon claire.
Cela devient votre boussole de recherche.
Il s’agit ici de différencier
le nécessaire,
l’important mais non primordial ,
les points sur lesquels vous êtes complètement ouvert·e
Exemples de critères :
Compétences nécessaires au projets : tech, design, logistique, DA, sales …
Compétences / traits de caractères nécessaire pour la collaboration : rigueur, communication, fiabilité…
Points importants mais non bloquants, points sur lesquels vous êtes ouvert.e :
savoir coder, comprendre la finance, comprendre le secteur …
localisation, rythme de travail, affinités…
Pour clarifier cette vision : vous pouvez faire ce travail sous forme de tableau.
🎯 Objectif de cette étape
À la fin de cette étape, vous disposez d’une grille claire qui vous aidera à trouver rapidement les profils compatibles et à évaluer vos futures rencontres.
Ressources utiles
💡Pour aller plus loin dans ce travail sur vous-même, voici quelques tests utiles pour clarifier vos envies, vos forces et vos valeurs :
Matrice SWOT : Détournez cet outil, pour vous interrogez sur vous. Les forces et les faiblesses sont souvent d'ordre interne, tandis que les opportunités et les menaces se concentrent généralement sur l'environnement extérieur
16 Personalities (MBTI simplifié) : pour mieux comprendre votre style de fonctionnement (introversion/extraversion, décisions rationnelles/intuitives…).
Ennéagramme : pour explorer vos motivations profondes et vos zones de stress.
Ikigai Canvas : un outil visuel pour croiser vos passions, vos compétences, ce dont le monde a besoin et ce pour quoi vous pouvez être payé·e.
Chapitre 2 – Être ouvert.e POUR TROUVER SON ASSOCIé.e
Au chapitre précédent, vous avez défini des critères tangibles et construit votre boussole pour naviguer.
Cette boussole est essentielle : elle vous aide à ne pas vous perdre. Mais une boussole, ça ne se garde pas sous les yeux en permanence : parfois, il faut la ranger dans la poche pour se laisser surprendre par ce qui surgit sur le chemin.
Car se lancer dans l’entrepreneuriat à impact, c’est aussi accepter l’imprévu.
Un projet n’avance jamais en ligne droite : il se nourrit de rencontres, d’intuitions, de petits détours féconds. Être ouvert, c’est cultiver cette disponibilité.
1. Mélange de rationnel et d’irrationnel
Bien sûr, vos critères la part de rationnelle : valeurs, besoins, compétences, contraintes. Indispensables pour ne pas vous égarer. Mais une rencontre dépasse toujours une grille d’évaluation.
Ce qui fait la différence tient souvent à un détail :
une passion commune,
une origine partagée,
une expérience de vie similaire,
ou même une galère racontée autour d’un café.
Ces petits signaux, parfois irrationnels, peuvent devenir de vrais points d’ancrage pour construire une relation solide.
2. Ne cherchez pas la perfection
Si une personne coche seulement 3 cases sur 5, allez quand même lui parler.
Vous n’avez pas besoin que tout soit parfait ou exactement comme vous l’aviez imaginé. Gardez vos critères essentiels en tête (vos indispensables), mais acceptez que le reste puisse être flexible.
Beaucoup d’associations se créent d’abord sur une connexion humaine avant de se construire autour des compétences.
3. Ouvrir la porte à la sérendipité
La rencontre d’une personne ne s’arrête pas à ce qu’elle peut vous apporter directement.
Souvent, ce sont ses connexions, ses lectures, ou ses idées qui vont vous ouvrir de nouvelles portes.
N’hésitez pas à demander à vos interlocuteurs :
“Est-ce que vous connaissez quelqu’un d’autre avec qui je devrais échanger ?”
“Y a-t-il un livre, un article ou une ressource qui vous a aidé sur ce sujet ?”
Ces petites questions simples peuvent créer des effets de ricochet.
Certaines rencontres inattendues se produisent justement lors d’événements comme It Takes 2⁺, notre format matchmaking pour entrepreneurs à impact.
4. Après le rendez-vous
Soyez attentif·ve aux signaux faibles.
Après chaque rencontre, prenez un moment pour noter ce qui vous a marqué chez la personne et fixer l’essentiel.
Fiche post-rencontre :
Ce qui m’a marqué : …
1 trait de caractère observé : …
1 valeur ressentie : …
1 désaccord exploré (et comment il a été géré) : …
1 chose à approfondir la prochaine fois : …
Reprenez et Cochez vos critères indispensables
Score “envie de re-parler” (1–5) : …
Réfléchissez à des questions à poser pour nourrir la potentielle prochaine conversation :
Qu’est-ce qui t’enthousiasme en ce moment dans ce sujet ?
Peux-tu me raconter un moment difficile et comment tu l’as géré ?
Sur quoi as-tu changé d’avis ces 12 derniers mois ?
⚠️ Les erreurs fréquentes à éviter
Attendre la personne “parfaite” avant d’oser avancer.
Écarter trop vite un profil parce qu’il n’est pas exactement dans la case imaginée.
Sous-estimer l’importance de l’intuition et de l’entente personnelle.
Confondre “bonne conversation” et “bonne collaboration” sans test concret.
💡Ressources
Pour aller plus loin voici quelques liens utiles
The Serendipity Mindset – Christian Busch : un livre sur l’art de créer sa propre chance à travers les rencontres inattendues.
Give and Take - Adam Grant : la force des échanges généreux dans les réseaux.
🎯 Objectif de cette étape
Rester lucide et curieux·se, pour que la bonne rencontre ait la place d’arriver.
Chapitre 3 – Où trouver son associé.e ?
Au chapitre 1, vous avez défini vos critères tangibles - votre boussole. Au chapitre 2, vous avez appris à la ranger dans votre poche pour rester ouvert·e aux surprises et à la sérendipité. Maintenant vient la question concrète : où aller chercher ?
Trouver son associé·e n’est pas une chasse au trésor solitaire. C’est un chemin qui se nourrit d’échanges, de conversations, et parfois d’un simple “au fait, tu devrais rencontrer X”. On regarde ici les différentes pistes qui peuvent maximiser vos chances.
1. Votre entourage direct
Commencez par vos cercles les plus proches : ami.e.s, ancien.nes collègues, partenaires de projets passés…
Beaucoup de binômes fondateurs solides se sont formés entre deux personnes qui se connaissaient déjà, mais sans jamais s’être vues comme associés potentiels.
Un simple changement de contexte peut révéler une complémentarité inattendue.
👑 Conseil pratique :
Même si votre projet est flou, parlez-en autour de vous. Plus vous partagez, plus vous activez des relais invisibles. Ce sont ces conversations qui ouvrent les portes les plus surprenantes.
2. Les espaces de travail et les communautés
Même si vous n’y trouvez pas directement votre associé·e, vous rencontrerez des gens qui peuvent vous mettre sur la bonne piste.
Conseil pratique : après une bonne discussion, demandez toujours :
“Est-ce que tu connais quelqu’un que je devrais rencontrer ?”
C’est l’un des leviers les plus puissants pour enclencher l’effet boule de neige.
Quelques exemples à explorer :
Y Combinator - Co-Founder Matching : un outil simple et efficace pour trouver des profils complémentaires dans le monde entier.
Plouf : communauté francophone d’entrepreneurs à impact. On y trouve à la fois des personnes avec projet et des personnes prêtes à s’engager sur le projet de quelqu’un d’autre.
Slack LSD (Launch a Startup to Decarbonize) : idéal si vous visez un projet climat ou à impact environnemental fort.
Et, évidemment Plouf : la communauté d’entrepreneurs à impact qui cherchent à s’associer.
Vous y trouverez des profils variés : personnes avec projet, personnes sans projet mais prêtes à s’investir !
📍 À Paris ?
Plouf organise régulièrement “It Takes 2”, un événement mêlant pitchs, speed-dating et networking informel. C’est un excellent moyen de passer rapidement du pitch au test , dans une ambiance bienveillante et dynamique.
3. Oui aux cafés… mais pas à l’infini
Vous allez multiplier les rencontres (cafés, visios, déjeuners). C’est normal et nécessaire : c’est là que se teste l’alchimie, la vision et l’envie d’avancer ensemble.
⚠️ Mais attention : ne passez pas votre vie en cafés exploratoires.
Comme vu au Chapitre 2, prenez le temps de vous demander après chaque échange : “Est-ce que je veux revoir cette personne ?”
Votre temps, comme celui de l’autre, est précieux.
4. Après le café ? on fait quoi ?
Vous avez pris deux ou trois cafés avec quelqu’un, et l’intérêt mutuel est clair.
Reste la “Grande Question” :
“Tu veux être mon associé·e ?”
Pas si vite 😉.
C’est précisément ce que nous aborderons dans le Chapitre 4 : Du café au crash-test : comment expérimenter ensemble avant de s’engager.
✅ À retenir pour ce Chapitre 3 :
Commencez par les gens que vous connaissez déjà.
Ouvrez les portes des communautés physiques ou en ligne. - Rejoignez Plouf !
Activez l’effet boule de neige avec une seule phrase : “Tu connais quelqu’un que je devrais rencontrer ?”
Ne vous noyez pas dans les rencontres sans cap. Filtrez, orientez, testez.
Le bon associé ne se “trouve” pas comme un objet : il ou elle se rencontre, se découvre, s’éprouve.
Chapitre 4 – Se TESTER
Trouver quelqu’un avec qui on a envie de s’associer, c’est une belle étape. Mais avant de dire le grand “oui”, il y a une phase essentielle : se tester.
Comme dans toute relation, il ne suffit pas de s’entendre autour d’un café : il faut passer du temps ensemble, dans le concret, pour voir si la collaboration fonctionne.
Voici comment poser un cadre qui vous permettra de tester sans brûler les étapes.
1. TROUVER et Poser un cadre clair
Un test sans cadre peut vite tourner en rond. Pour que ce moment soit utile, prenez le temps de répondre ensemble à quelques questions :
Combien de temps dure ce test ? 3 mois ? 6 mois ? Préférez un format “renouvelable”, plutôt qu’indéfini.
Quelle disponibilité chacun peut y consacrer ? Une personne est peut-être encore salariée, une autre à temps plein sur le projet.
Quelle reconnaissance / rémunération ? Est-ce bénévole ? Peut-on comptabiliser le temps investi ?
Quels objectifs pour cette phase ? Mieux se connaître, définir les rôles, tester une idée, commencer à rencontrer des clients ?
Et surtout :
Quels critères pour décider à la fin ? Qu’est-ce qui nous ferait dire “oui, on continue” ou “non, on s’arrête” ?
Quelle suite envisage-t-on ? Signature d’un pacte d’associés ? Lancement d’un MVP ? Validation de marché ?
💡 Petit rappel : décider de ne pas continuer après une phase test n’est pas un échec. C’est une étape saine qui vous évite un engagement précipité.
2. Passer par des questions essentielles
Pour avancer, il ne suffit pas de travailler : il faut aussi se parler.
De nombreux questionnaires existent déjà pour futurs associés : adaptez-les à votre situation.
Deux manières de faire :
Chacun répond de son côté, puis vous échangez vos réponses et les relisez ensemble.
Vous y répondez directement à deux (plus rapide, mais plus exposé aux biais).
Ces questions doivent toucher à tout :
Le passé (vos expériences, vos échecs)
Le futur (vos ambitions, vos peurs)
Le pro et le perso (rythme de travail, équilibre de vie)
L’argent (vos besoins financiers, vos limites, vos visions d’investissement)
La vision (type d’entreprise, gouvernance, valeurs)
Les forces et faiblesses de chacun
👉 Prenez un vrai moment pour reparler de vos réponses, même après coup. Ce sont ces conversations franches qui créent la confiance.
3. Travailler ensemble, pour de vrai
La meilleure façon de tester une collaboration, c’est de… collaborer.
Donnez-vous une tâche concrète à mener à deux :
Construire un deck de présentation pour des investisseurs ou partenaires.
Préparer un dossier de bourse ou subvention.
Travailler un pitch, chacun de son côté, puis comparer.
Aller à un rendez-vous client ensemble (et laisser l’autre mener une partie).
Se répartir une étude terrain ou des entretiens utilisateurs.
💡 Astuce : répétez l’exercice au début (mois 0), puis à la fin du test.
👉 Est-ce que ça s’est fluidifié ? Est-ce que chacun a progressé sur ses sujets ? Est-ce que le travail est plus naturel ensemble ?
4. Sortir du “huit-clos”
Rien ne révèle mieux la dynamique d’un duo que de se confronter ensemble au terrain ou à d’autres interlocuteur.ices.
On l’a mentionné au-dessus, allez pitcher devant un client, présenter votre idée à un jury de concours, mener une enquête utilisateur en duo.
C’est dans ces moments “sous pression” que l’on voit si la complicité fonctionne, si vous arrivez à vous répartir naturellement les rôles et si vous vous soutenez l’un·e l’autre.
💡 Ces exemples ne servent pas seulement à convaincre l’extérieur : ils vous permettent surtout de vérifier que vous formez bien une équipe soudée face à l’adversité.
5. Quand une boîte existe déjà
Si l’entreprise est déjà lancée, le test prend une autre dimension : il s’agit de faire de la place à un nouvel associé.
Les vraies questions deviennent :
Comment déléguer progressivement ?
Comment transmettre vos méthodes sans micro-manager ?
Comment accepter que l’autre fasse “à sa façon” (même si ce n’est pas exactement la vôtre) ?
Le test, ici, consiste à :
Identifier ce que vous faisiez jusque-là.
Transmettre clairement.
Laisser l’autre prendre le relais, à sa manière.
👑 Différenciez bien : “ce n’est pas ma façon” vs “ce n’est pas la qualité attendue”.
🚫 Les erreurs classiques à éviter
S’associer avec un·e ami·e “par défaut”, sans avoir testé le travail ensemble.
Éviter les discussions difficiles (argent, parts, rôles) en espérant que ça se règle “plus tard”.
Chercher la personne parfaite et repousser indéfiniment les rencontres.
Confondre bonne ambiance et bonne collaboration.
Ne pas prévoir de sortie (clauses, vesting) au cas où l’association ne fonctionne pas.
Négliger la communication positive : parler uniquement des problèmes, jamais des réussites.
🎯 Retenez une chose : une bonne association ne se joue pas sur l’absence de problèmes, mais sur la capacité à les affronter ensemble.
Ressources
First Round Capital – *50 Questions Every Co-Founder Should Ask : Un classique qui aborde argent, valeurs, vision, rythme de travail.*
Y Combinator – *Founder Compatibility Questions :* Direct, concret, pensé pour aller droit au but avant de s’associer.
It Takes 2 - Des questions plus “perchées”
The Founder’s Dilemmas – Noam Wasserman : Une référence sur les pièges fréquents (argent, equity, pouvoir).
✅ À retenir
Mettez un cadre (temps, dispo, objectifs, critères).
Abordez les sujets qui comptent (argent, vision, perso/pro, valeurs).
Travaillez ensemble sur du concret (pitch, clients, subvention).
Acceptez le test comme un filtre naturel : il valide ou il invalide, et c’est sain.
💡 Pas besoin d’attendre la grande aventure : les petites épreuves suffisent à révéler si vous formez déjà une équipe.
Chapitre 5 – COMMUNIQUER AVEC SON ASSOCIé.e
Vous avez défini vos critères, exploré des pistes, testé la collaboration. Mais rien de tout ça ne tient si vous ne communiquez pas vraiment.
La communication est le fil rouge de toute cette démarche. Elle doit être présente en parallèle de chaque étape. Pas seulement pour parler du travail, mais aussi pour aborder l’entente humaine, les ressentis, les attentes.
1. Prévoir des moments de feedback réguliers
Pendant la phase test, bloquez des créneaux dédiés pour parler franchement.
Deux angles à aborder systématiquement :
👉 Le travail
Qualité des livrables
Rapidité, réactivité
Pertinence des idées
Difficultés rencontrées (ne pas avoir compris quelque chose, besoin d’aide, etc.)
👉 L’entente
Qu’est-ce qui a bien fonctionné entre nous ?
Qu’est-ce qui nous a blessés, gênés, crispés ?
Qu’est-ce qu’on ne comprend pas l’un·e chez l’autre ?
Qu’est-ce qu’on aimerait mieux faire la prochaine fois ?
💡 Important : n’attendez pas que les frustrations s’accumulent. Le but de la phase test est justement de pouvoir parler de tout, sans tabou.
Et n’oubliez pas le positif. Savoir si votre futur associé·e est capable de reconnaître ce qui marche bien, d’encourager, de célébrer les petites victoires, c’est aussi révélateur que d’aborder les problèmes.
Astuce : Méthode 5 Pourquoi
Quand un problème ou une incompréhension surgit, posez “Pourquoi ?” jusqu’à 5 fois pour aller à la racine sans vous arrêter au symptôme.
2. Sortir du cadre
Toutes les conversations ne doivent pas avoir lieu derrière un écran ou autour d’un deck.
Prévoyez aussi des moments plus informels :
Une après-midi ensemble sans parler boulot.
Un déjeuner ou une balade où vous échangez différemment.
Travailler vos sujets dans un autre cadre (un café, un musée, un parc).
Ces temps “off” permettent souvent de mieux comprendre la personne derrière l’associé·e potentiel·le. Et parfois, une discussion plus libre révèle des points essentiels que vous n’auriez jamais abordés en réunion.
🔎Ressources
Radical Candor – Kim Scott : La référence pour donner un feedback à la fois franc et bienveillant.
Y Combinator – The Co-Founder Conversation : Bonnes pratiques YC pour garder une communication fluide dans la durée.
✅ À retenir
La communication n’est pas un à-côté, c’est le cœur de la relation.
Bloquez des moments réguliers pour donner et recevoir du feedback (pro et perso).
Exprimez les choses qui coincent, mais aussi ce qui marche bien.
Sortez du cadre pour observer comment vous vous entendez dans d’autres contextes.
👉 La solidité d’une association repose moins sur l’absence de problèmes que sur la capacité à en parler.
Chapitre 6 – valider (ou pas) son associé ou associée
Vous avez fait le chemin : défini vos critères, cherché, testé, communiqué.
Arrive maintenant l’étape décisive : valider l’association … ou décider d’arrêter là.
1. Quand le test est concluant
Si la phase test s’est bien passée et que vous souhaitez avancer ensemble, il est temps de poser noir sur blanc les sujets clés :
[A] Les parts
Un associé·e, c’est quelqu’un avec qui vous allez traverser toute la vie de l’entreprise — les hauts comme les bas. Vous êtes dans le même bateau.
La grande question : quelle répartition des parts ?
Est-ce qu’une personne déjà impliquée depuis un an, avec début de chiffre d’affaires, doit considérer l’autre comme un “late founder” limité à 10 % ?
Ou bien, à l’échelle de 5 ou 10 ans, ces premiers mois pèsent-ils si lourd par rapport à ce que vous construirez ensemble ensuite ?
⚖️ Cherchez l’équilibre : ni naïveté, ni dureté.
Le but est que tout le monde soit satisfait de l’accord, sinon la rancœur s’installera tôt ou tard.
Pensez aussi à l’avenir :
Que se passe-t-il si l’un part ?
Comment sécuriser le projet en cas de désaccord ?
👉 Des outils existent pour cadrer ces situations : vesting, clauses de leaver… On prépare un article détaillé sur le sujet prochainement.
[B] Les rôles
À ce stade, les rôles doivent être clairs.
Si vous n’êtes pas encore alignés, c’est probablement un signe que la phase test n’a pas été assez concluante. Retournez aux chapitres précédents pour approfondir.
[C] La rémunération des associé.es
Sujet parfois tabou, surtout en France, mais il faut en parler.
Posez les vraies questions :
Est-ce que l’un·e touche le chômage ?
Est-ce qu’il y a une épargne personnelle ?
Est-ce qu’une situation familiale impose un besoin financier plus rapide ?
Avez-vous accès à des bourses, subventions ou déjà du chiffre d’affaires ?
Il ne s’agit pas de juger, mais de comprendre les besoins de chacun·e pour trouver un terrain d’entente. La transparence évite les non-dits destructeurs.
2. Quand le test n’a pas fonctionné
Parfois, malgré la bonne volonté, ça ne colle pas. Et c’est très bien comme ça.
👉 Mieux vaut s’arrêter tôt que de forcer une association.
Un problème qui apparaît “à froid” dans les débuts risque d’être multiplié par dix quand l’intensité du projet montera.
Un test infructueux n’est pas un échec, c’est une victoire : vous avez gagné en clarté, économisé du temps et évité un mauvais départ.
Ressources
Comprendre de quoi il s’agit
Atelier “Comprendre les clauses principales d’un pacte d’Actionnaires” par Diane Jouffroy - GIDE, par Plouf / Rejoins Plouf pour y avoir accès !
Comprendre le pacte d’actionnaires - LegalStart
Comprendre un pacte d’associés et les term sheets - The Gallion Project
Modèles de pacte d’associés
Legalstart - Modèle de pacte d’associés
Captain Contrat – Guide et exemple de pacte d’associés
⚠️ Ces modèles sont une bonne base, mais pensez à les adapter à votre cas (ou à consulter un avocat).
✅ À retenir
Validez ensemble les parts, les rôles et la rémunération.
Soyez justes et transparents, ni naïfs ni durs.
Sécurisez avec vesting, clauses de sortie, pacte d’associés.
Si ça ne marche pas, acceptez de vous arrêter : c’est une étape saine.
👉 Trouver son associé·e, c’est un chemin exigeant. Mais une fois la bonne personne trouvée et validée, vous n’êtes plus seul·e : vous êtes deux (ou plus) pour affronter l’aventure.